Créations artistiques en lien avec les imaginaires écoféministes
en lien avec le FESTIVAL SAUVAGEONNES, organisé par la Cie NANAQUI
 

SAUVAGEONNES...l'EXPOSITION ! 

L’exposition en lien avec le festival, regroupe des artistes aux pratiques transdisciplinaires dont les œuvres convoquent l’imaginaire de la Nature, sa préservation, l’empowerment, les résistances des femmes, la sorcellerie … nous projetant dans un monde non familier démontant toutes les idées reçues. La création contemporaine ne peut être neutre, asexuée, elle participe à notre temps présent !

Les oeuvres présentées nous invitent à penser le corps et la place sociale de la femme dans la pensée occidentale et post-coloniale. Elles amènent à voir un lien entre l’exploitation à outrance de la terre et celle du corps des femmes démontrant qu’il existe une analogie entre les rapports de domination qui s'opèrent sur les femmes et sur la nature. Les artistes attentives et engagées témoignent des luttes contre le sexisme, de la réappropriation des savoirs liées aux plantes, au technochamanisme, à la sorcellerie...


Kami DOBI

DREAMTIMES

12 illustrations comme 12 archétypes du féminin sacré. Images narratives sur le voyage intérieur d’une femme qui va passer par son corps avant d’inventer de multiples réalités qui vont se matérialiser.

WITCHE’S MYSTERIES

“La femme libre transgresse le genre féminin, la sorcière existe pour elle même et ne se conforme pasà un rôle social” Mona Chollet d’après les écrits de la sociologue Erika Flahault. Illustrations de représentation personnelles autour de l’image de la Sorcière dans le domaine du sacré et de la transmition.
Images narratives sur différents aspects de l’imagerie de la Sorcière autour de savoirs ancestraux et lien indivisible avec la Nature. Mystères, secrets, savoirs, partages, sacré, cycle, chamanisme et sororité sont les mots clefs de cette série.

FRISE INTERACTIVE

Frise longue de 4m sur 1m, sur panneau en bois reprénsentant différentes figures de femmes importantes dans l’initiative de protection de la nature et dans la création de groupes marginaux toujours en lien avec la nature. L’idée est de créer une représentation mythologique inspirée.

CAMILLE DAUBA aka Kämy Dobï Auscitaine et Tasmanienne de coeur. Illustratrice et artiste pluridisciplinaire ayant toujours été attirée par les arts graphiques et autres expressions en tous genres, explosions,mouvements et traits en images.. Son travail tourne autour de ses rêveries et d'espaces construits ou mis en scène, faits de microcosmes très détaillés au trait en général. Ils mettent en lumière la nature , certaines blessures mais toujours avec une note d'espoir. Il parle d' Hommes, mais surtout de Femmes et de ses archétypes. Elle a vécu en Australie, son intérêt pour les peuples aborigènes et la splendeur de la nature a été décuplé à ce moment-là et est devenu l'essence même de son travail.
http://kamydobidobi.com

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Annlor CODINA

A(r)bor(e)tum

Installation. Plantes abortives, boutures et semis, serre, néons, led horticole, table de recherche.

Ce projet est issu de mes recherches autour du pouvoir de la nature, de sa faculté de résilience et de la puissance des plantes médicinales alliant tour à tour toxicité et vertus thérapeutiques. Il propose de s’émanciper de la toute puissance des lobbys pharmaceutiques, en se reconnectant à nos savoirsancestraux.
Stratégie de résistance face au droit de propriété intellectuelle sur le vivant, A(r)bor(e)tum offre une alternative au tout brevetable en étant réalisé sous licence créative commons, afin d'étre reproduit par tous ceux qui le souhaitent.

C'est également une réponse aux nombreux législateurs qui veulent réguler notre droit de choisir et de disposer librement de nos corps, comme récemment encore en Alabama. Cette installation interactive et open-source a pour ambition de proposer dans le futur :

- une serre connectée et automatisée mesurant et régulant : le taux d’hygrométrie de l’air et du sol, la température, la luminosité afin d’offrir le biotope idéal à l’épanouissement d’une vingtaine de plantes abortives
- un laboratoire de transformation de plantes issues de la serre
- un site web dédié au projet compilant toute la documentation nécessaire pour reproduire l'installation : de la programmation informatique aux recettes gynécologiques et thérapeutiques des plantes.
- une banque de don de graines qui se constituera au fil de la temporalité et de la croissance de chaque plante.

Le festival Sauvageonnes! présentera une toute première étape de création sous forme d'ébauche analogique, pour ce projet global au long cours.

ANNLOR CODINA crée des situations artistiques, sous forme d’installations, de dispositifs, d’expériences participatives. Une grande partie de son travail est axée autour de la mise en question des archétypes, des formes du pouvoir, de la violence, qui traversent l’histoire et nos sociétés.
Elle s’attache à générer des moyens pour créer des failles dans les schémas, détourner, troubler les codes, les normes, les us et coutumes, tordre le cou aux certitudes, court-circuiter les fonctions, désamorcer. Elle s’attache aussi à proposer des espaces de liberté... (Manuel Fadat)
annlorcodina.com

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MATHILDE MURAT

ÏLOTS

ÎLOTS est une proposition plastique inspirée par l’analogie faite entre les corps des femmes et les territoires dans les approches écoféministes. Différents îlots de terre semblent flotter en suspension dans l’espace d’exposition. La terre provient de territoires particulièrement impactés par l’ultralibéralisme (Guatemala, Rojava). Par leur insularité, ces îlots sont des utopies à petite échelle, territoires saufs à habiter, dans lesquelles on se projette. Interdépendants, ils sont pensés comme les organes d’un seul corps. Ils reposent sur les dispositifs technologiques et sonores qui rendent leurs fragiles structures poreuses à la présence humaine. Libre à chacun∙e de les approcher avec douceur pour préserver leur insularité et par là leurs structures.

MATHILDE MURAT est artiste plasticienne, chercheure associée au LARA et professeure agrégée d’arts plastiques. Avec Mathilde Lalle, elle fonde le collectif artistique patchwork, arts émergents en 2010 (association loi 1901). Par sa pratique essentiellement tournée vers l’installation, elle explore différentes formes de sensorialité et invite les spectateurs∙rices à jouer avec leurs champs perceptifs. Cette approche se construit dans une dynamique de création-recherche et fait l’objet d’une thèse de doctorat (2014) où sont questionnés les enjeux de l’interactivité dans la pratique de l’installation (du point de vue perceptuel, spectatoriel et des processus de création). De cette dynamique émergent différentes créations dont les plus manifestes sont Morphée (2011), eNtre (2014), La Flaque (en cours)

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Lia GIRAUD, Alexia VENOT, Mado RODRIGUES

UN CYCLE EN SIX TEMPS


avec le soutien du Musée de la soie de Saint Hypolite du Fort

Cette proposition de recherche collective réunit trois femmes autour du thème de la soie, de ses techniques de production et de la relation au ver Bombyx Mori qui en est à l’origine. Elles chercheront durant cette exposition à “tisser des liens” entre leurs visions et pratiques, faisant de cet “ouvrage” un support d’échange avec les visiteurs.

Lia Giraud s'est intéressé au “maternage” qui accompagne la pratique matriarcale de l’éducation des vers à soie. Au fil du cycle de développement du Bombyx Mori, mis en oeuvre dans l’exposition, plusieurs techniques traditionnelles questionnent la place qu’elles ont pu occuper dans un processus d’élaboration et d'émancipation féminine.

Mado Rodrigues élève depuis plusieures années aux Bombyx Mori chez elle, en s’intéressant à la dimension utopique de nos cohabitations avec des êtres vivants non-humains. Construite dans l’objectif d’une exploitation des productions naturelles de l’insecte, cette relation tissée révèle son ambiguïté.

Alexia Venote entend interroger le cocon comme objet métaphorique. Le réseau, est considéré à la fois comme matière textile mais aussi comme le tissage de relations sociales et intellectuelles : une zone de partage collective ete interspécifique entre l’humain et le vers à soie.

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LUCCE

Kushi Ainbo - Fresque 6 x 10 mètres

Interprétation du processus de création des kené (dessins) des femmes Shipibo Konibo. (Fleuve Ucayali - Amazonie - Perou) L'inspiration de ces femmes vient des visions reçues lors des cérémonies de plantes (ayahuasca ou piripiri). La restitution de ces visions à travers l'artisanat (broderies, céramiques, teintures) se traduit par des lignes courbes et droites s'unissant en un dessin graphique et géométrique pour former des réseaux de lumière, des circuits d'énergie colorés. A travers l'artisanat, les femmes restituent la beauté au monde. Le coeur de la pensée Shipibo est basée sur les relations spirituelles, physiques et culturelles. L'art, le langage et la pensée utilisent un code imagé (kené) et sonore (icaros) qui crée un lien étroit entre toutes choses. Ainsi l'art, la médecine et la nature sont indissociables.

* L'association entre les plantes et les arts graphiques a conduit à la patrimonialisation simultanée des dessins de kene Shipibo-Conibo et de l'utilisation traditionnelle de l'ayahuasca par le gouvernement péruvien
en 2008.

LUCCE plasticienne indépendante et spécialisée dans le trompe l’oeil, Lucce est diplômée d'un CAP de peintre en décors. Son parcours autodidacte l'amène à suivre des formations au gré de ses envies telles que l' ébénisterie, le travail de la chaux ou de la couleur à l' École européenne d'art et matières d'Albi. Depuis dix ans elle travaille avec des entreprises telles que l'American Cosmograph et des communautés de communes comme l’agglomération Paris Saclay. Le vivant au centre de son travail. Ses sujets, parfois intimistes, mettent la logique du visible au service de l’invisible. Ses oeuvres se lisent comme un songe où la figure animale entre en correspondance avec la figure humaine. La sollicitant dans un désir de cohésion. Ses travaux sont conçus comme une allégorie qui interroge les liens entre l’être humain et le reste du vivant. Questionne notre éthique, notre lien à la nature, à notre propre nature.

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Diane TROUILLET

Habiter le trouble...(Vanités suite) 

"Habiter le trouble, selon Donna Haraway, est une invitation à penser, à ouvrir de nouvelles possibilités de cohabitation et de continuation dans des temps de bouleversements écologiques et de violences natureculturelles sans précédent."
Dessin et gravure laser sur papier bactérien suites des travaux Sucrose 2014 et Vanités 2018, création 2020.
A l'issue de l'exposition, le biofilm sera remis en culture. Le corps est précisé partiellement rappelant sa biologie, son métabolisme, son fonctionnement et donc une temporalité du vivant. Le support, issus d'un biofilm vivant, n'est pas stabilisé, laissant la matière évoluer par elle-même. La matière immuable n'existe pas, tout n'est qu'évolution. Ne pas chercher à acquérir pouvoir et contrôle sur la matière ou sur les corps vivants humains ... ou non-humains ...

DIANE TROUILLET Après une thèse en Biologie cellulaire et moléculaire, Diane Trouillet explore en tant qu’artiste chercheuse, l’interface entre la Science, l'Art et les techniques. Elle questionne la place du vivant dans notre société et la construction de l’image face à la propagande de l’innovation. En développant ses propres médiums vivants, elle expérimente d’autres supports artistiques. Les formes résultantes convoquent l’art éphémère, et travaillent par elles-mêmes, se transforment de façon aléatoire et échappent au contrôle.

www.un-artist.com

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DISPOSITIF D'ECOUTE

"Pour Françoise D'Eaubonne, l'écoféminisme est un " nouvel humanisme" qui doit aboutir à la création d'une société libérée des luttes pour le pouvoir."
Françoise D'Eaubonne et l'écoféminisme par Caroline Goldblum Douches sonores représentant des animalités sauvages ou liées à la sorcellerie. Des extraits de textes ecoféministes tirés de livres emblématiques de ce courant de pensée seront en écoute libre.
L'idée est de donner accès aux textes, de réactiver cette idéal qui se pose surtout comme une dénonciation du patriarcat monothéiste et une invitation à réinventer, à se réapproprier ce qui a été dévalorisé dans nos sociétés modernes, c'est-à-dire l'idée même de nature et l'ensemble des valeurs et pratiques socialement considérées comme "féminines" : RECLAIM !
_ Étape de création en mycélium de champignon _

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