eudi 07 avril - 20h30

 À BRUITS SECRETS

Dédié à une scène musicale "marginale, poétique et bruyante", ce programme signé par Aymeric Hainaux s’inscrit dans la suite des soirées "A bruits secrets" qu’il organise depuis décembre 2013 pour Mix’art Myrys.

ORLANDO (uk/fr)
Projet solo de Kate Fletcher, artiste, dessinatrice, organisatrice du festival Seribo, micro éditrice des éditions « Le paradoxe du singe savant », ces magnifiques livres, livrets et dépliants très graphiques à la ligne claire et d’une beauté cristalline comme sa musique ; une guitare, un harmonium (souvent des pièces uniques faites en concert puis décortiquées), elle tisse des paysages sonores denses et hypnotiques. Voix claire, guitare claire et squelettique, harmonium sombre et lancinant, Kate prend son temps dans le respect du silence et déploie une musique au final ultra primitive à partir d’un matériau restreint.

SAWADA (jp/ge)
Toujours dans l’ultra primitif, ici du presque rien. Un homme, une caisse claire. La musique de Sawada est un immense tissu de percussions, de fragments secs, d’incroyables roulements (comme quand on passe rapidement notre pouce sur un peigne), de peau tendue puis détendue, d’éclats percussifs disparates et veloutés se réinventant à chaque concert. Son art s’articule essentiellement autour de sa caisse claire dont la limpidité se combine avec le silence et des bruits d’origines diverses, souffle, respiration, chaise qui craque… le bruit du public aussi. « You can dance or just close your eyes » nous a-t-il dit au début de son concert époustouflant à la pizzeria Belfort l’an dernier.

TXKXSXB (Teen Katy sucks Black, fr)
Ultra power violence. Trois jeunes gars, guitare, basse, batterie. Chacun son mur d’amplis montés à fond. Au maximum. Tellement fort que quand ça ne joue pas c’est un océan de larsens incontrôlables qui tournoie et gonfle les tympans. Au milieu la bête, micros contacts scotchés autour du cou, reliée comme un chien par son câble à un mur d’amplis. Sorte de chaman hurlant des visions ou des ordres, chef d’orchestre, sound painter, à la limite de la poésie sonore, ce qui donne à cette fureur une dimension hyper carrée. En résulte une musique ultra violente. Une guerre d’un quart d’heure, vingt minutes (morceaux ultra courts) à base de déflagration d’énergie sauvage et de coupures nettes.
 
ANDREW DYMOND (uk/fr)
Anglo-lyonnais, ex membre d’un projet solo essentiel des années 2000 ; DURACELL ! (batterie reprise, speed-video-game-core, 80’s, performances jusqu’à épuisement). André Diamant tourne une page radicale ; Il se consacre au mbira, instrument africain composé d’une caisse de résonnance et de manches de cuillères vibrantes. Prenant comme source d’inspiration et fondement de sa musique, les standards du Zimbabwé (pays où il a séjourné) mêlés à quelques compositions, Andrew développe une pratique de l’instrument plus attentive au geste, à l’émotion et à l’harmonie qu’à l’instrument lui-même. Il nous donne un monde musical en marge où les notes, l’émoi, la position de son corps (assis par terre) fusionnent dans la délicatesse.

plus d'infos : http://www.cantenacdagar.com/isola-records/