AURÉLIE FATIN

Plasticienne

Aurélie Fatin est plasticienne et chercheuse en Arts Plastiques. Après un Baccalauréat Arts Appliqués à Nantes, elle s'oriente vers les Arts Plastiques avant de faire un crochet par le graphisme (comme indépendante), l'architecture, la sociologie et l'entretien du foyer conjugal. En 2010, licenciée en Sociologie, elle reprend ses études d'Arts Plastiques à l'Université Toulouse Jean Jaurès et obtient son Master en 2014.

 

Démarche/Pratique:

 

Au travers de ma démarche je cherche à interroger les notions d’écart, de rapport à l’autre, de réception. J’envisage les espaces que je mets en place comme des «antres» que l’on peut - doit? - s’approprier et qu’ainsi j’abandonne. A travers cette posture, je questionne le faire oeuvre, la notion de processus créatif.

Ces antres, nids protecteurs sont à la fois intimistes et offerts, récepteurs, ils constituent des lieux dans lesquels je reçois, dans les différents sens du terme: j'invite, j'accueille mais aussi recueille...

Ce qui m'intéressse dans la pratique, c'est en effet tout ce que renferme le processus: à la fois idée(s), savoir-faire et/ou maîtrise de techniques et de matériaux, le processus d'effectuation se nourrit également de la vie tout simplement, des erreurs et ratés, des avis et conseils. En ce sens, chaque pièce que je réalise est toujours potentiellement en devenir, et n'est pas vouée à être figée, ni fixée dans une forme définitive.

Formations organiques, cavités, cocons, aires-ères de réception, j'explore différents médiums qui ont cependant tous pour principal point commun leur caractère informe. Fils, textile, vidéo, latex, … ce qui m'intéresse ce n'est pas le matériau en soi ni même sa symbolique mais son potentiel de formation, reformation, déformation même si les motifs de la toile et du rhizome sont récurrents.

Plus largement ce que je tente de cerner c'est aussi ce qu’est - ou ce que peut - l’artiste dans son rapport au monde toujours singulier... Rapport au monde qui est à la fois relation à soi, relation à l'autre et aux autres dans leur singularité, mais aussi relation au social et au culturel. Bien que comportant une dimension éminemment féminine, mes productions témoignent plus de la position que je cherche à occuper en tant qu'artiste-tout-court plus qu'en tant qu'artiste-femme. La monumentalité de certaines pièces relève en effet plus d'un rapport au “faire oeuvre” que d'un témoignage du féminin, tout du moins du cliché féminin. Parce qu'ambigües, entre intimisme et exposition, entre intérieur et extérieur, ces “antres” hybrident le corps et l'architecture, le masculin et le féminin, mais aussi le construit et le laisser-faire.

Malgré un désir de constante évolution une motivation reste constante, celle du refus des réifications en général, et plus particulièrement la sacralisation de l'oeuvre et de l'artiste...